B E R N A R D
C H E N A U X (1915 - 1999)
B E R N A R D
C H E N A U X (1915 - 1999)
Musicien fribourgeois charismatique, chef de chœur et d’ensembles instrumentaux, pédagogue et compositeur, Bernard Chenaux a exercé une influence considérable sur la vie musicale de notre canton entre 1935 et 1995.
Initié dès son plus jeune âge à la musique chorale et instrumentale par son père Louis Chenaux, instituteur et chef de chœur à Villarsiviriaux, puis à Promasens (Glâne), le jeune musicien, doué et travailleur acharné, poursuit sa formation à l’Ecole Normale d’Hauterive auprès de Joseph Bovet pour la musique chorale et la pédagogie, et de Léo Kathriner pour l’orgue et le piano, puis au conservatoire de Fribourg avec Francis Lombriser et Aloys Fornerod.
Dès l’âge de 20 ans et jusqu’à sa retraite, il va développer une activité professionnelle qui aura un rayonnement et un impact exceptionnels sur la vie musicale du canton de Fribourg, dans le sillage de Joseph Bovet, de Georges Aeby, aux côtés de Pierre Kaelin, d’Oscar Moret et de Norbert Moret.
• D’abord à Estavayer-le-Lac (de 1935 à 1958) où il investit progressivement et conjointement toutes les fonctions musicales locales et régionales: directeur de l’harmonie (La Persévérance), chef de chœur (choeur d’hommes, choeur mixte paroissial, chœur des enseignants, choeur folklorique de la Chanson d’Estavayer, les 3 associations de Céciliennes de la Broye), d’organiste, d’enseignant de la musique dans les classes primaires et secondaires et de compositeur de messes, de pièces religieuses ou profanes, de spectacles d’envergure comme la Suite Staviacoise ou le Mystère de Saint-Laurent.
• Puis à Fribourg, dès 1956 où il est appelé à diriger le chœur d’hommes, Société de Chant de la Ville de Fribourg, et, de 1958 à 1983, la Concordia (célèbre corps de musique officiel de la ville de Fribourg qui, grâce à lui, obtient à trois reprises le titre de Reine des Fanfares Suisses)
Parrallèlement, il est engagé dès 1958 à l’Ecole Normale des instituteurs comme professeur de piano et d’orgue, puis comme maître de chant et de pédagogie musicale. De cette période, on lui doit la grande suite symphonique Les Fontaines de Fribourg et la mise sur pied d’oratorios et requiem célèbres (Handel, Mozart...)
•Enfin, à Romont, dès 1982, où il fonde un ensemble vocal de haut niveau, le Chœur de la Glâne, avec qui il présentera avec brio Elias, puis Paulus de Mendelssohn et le Roi David d’Honegger. Il dirige aussi le chœur mixte de Siviriez pour qui il écrit Les Vitraux, 5 poèmes liturgiques pour choeur.
Bernard Chenaux a fait partie du comité de la Société Cantonale des Chanteurs Fribourgeois et de sa commission de musique, a fonctionné comme expert dans de nombreux concours nationaux pour formations instrumentales et chorales. Il a été appelé comme animateur principal dans d’importantes sessions chorales internationales et « Master classes » (Estavayer-le-Lac, St.-Maurice, Amiens et Québec).
Relevons aussi son investissement personnel, son « apostolat » même, aux côtés de Pierre Kaelin, pour promouvoir et défendre les directives de Vatican II au sujet de la musique liturgique… mais, vers la fin de sa vie, il émettra des critiques avisées et très pointues dans ce même domaine, en exprimant sa crainte des dérives démagogiques et d’un appauvrissement du répertoire.
On ne saurait oublier sa « présence » bienveillante et chaleureuse, ses conseils et ses encouragements aux jeunes chefs et compositeurs qui ont repris le flambeau derrière lui.
Citons, en guise de conclusion, les propos de Jean-Louis Matthey dans la Revue Musicale Suisse « Disciple direct de l’abbé Bovet qui avait décelé chez lui non seulement une sensibilité particulière à la musique, mais aussi un intérêt pour la liturgie, la spiritualité et la théologie, Bernard Chenaux a marqué la vie musicale fribourgeoise par sa personnalité rayonnante, son enthousiasme et sa distinction. En lecteur de Péguy ou de Claudel, de Jean Guitton ou d’André Frossard, Bernard Chenaux est un musicien accompli dans la finesse d’esprit, comme le goût, puise sa logique, sa force et sa tendresse dans un humanisme d’essence spirituelle ».
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